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Hypnose & créativité : dans l'intervalle de génie

« L’intervalle de génie » : l'expression donnée aux rêves par un grand rêveur concepteur, c’est-à-dire un inventeur : Thomas Edison.

On lui doit entre autres la lampe à incandescence, le phonographe, le téléphone, le kinétoscope (qui donnera plus tard le cinéma) et d’autres encore. Il avait coutume de siester d’une manière un peu particulière dans son fauteuil : il tenait dans ses mains des balles en acier Quand le sommeil venait, les balles tombaient, il se réveillait, et pouvait noter ses idées toutes fraîches (ou plus chaudes) sorties de ses rêves.


Salvador Dalí avait une coutume similaire. (Les grands esprits, à défaut de se rencontrer, s’imitent-ils ?) Génie du surréalisme, il est l’inventeur de la paranoïa-critique : « 𝑢𝑛𝑒 𝑚𝑒́𝑡ℎ𝑜𝑑𝑒 𝑠𝑝𝑜𝑛𝑡𝑎𝑛𝑒́𝑒 𝑑𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑛𝑎𝑖𝑠𝑠𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑖𝑟𝑟𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑛𝑒𝑙𝑙𝑒, 𝑏𝑎𝑠𝑒́𝑒 𝑠𝑢𝑟 𝑙'𝑜𝑏𝑗𝑒𝑐𝑡𝑖𝑣𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑐𝑟𝑖𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑒𝑡 𝑠𝑦𝑠𝑡𝑒́𝑚𝑎𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑑𝑒𝑠 𝑎𝑠𝑠𝑜𝑐𝑖𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑒𝑡 𝑖𝑛𝑡𝑒𝑟𝑝𝑟𝑒́𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑑𝑒́𝑙𝑖𝑟𝑎𝑛𝑡𝑒𝑠 ». Sa technique de sieste créative était très proche de celle d’Edison - même si leur électricité cérébrale ne s’est pas exprimée dans les mêmes domaines de production humaine : tenir une clé métallique dans la main, placer une assiette juste-dessous, entamer une sieste, et se laisser réveiller par le bruit de la clé tombée.


Une équipe de chercheurs de l’Institut du Cerveau a tout récemment étudié cette zone créative idéale. Une centaine de participants ont fait une sieste à la Dalí (ou à la Edison, ou à la Nikola Testa, ou à l’Edgard Allan Poe, d'autres hypnagogiens).


Ils ont passé 20 minutes en position semi-allongée dans le noir avec une bouteille dans la main droite - plusieurs objets ont été testés, de la cuiller à la balle de stress, la bouteille ayant été retenue pour son poids idéalement situé entre légèreté, facilité de préhension et glissant juste ce qu’il faut, le tout pour éviter les crampes.


Dix minutes après leur sieste, un test mathématique leur était présenté où il s’agissait de trouver une règle cachée. Résultats : le groupe ayant vécu un endormissement à la Dalí (ou à la Edison ou ...) a surperformé, avec 15 secondes seulement passées dans la première phase de sommeil (dite N1) suivie d’un réveil.


Leur taux de résolution de l’énigme mathématique était 3 fois plus élevé par rapport au groupe qui n’avait pas dormi et au groupe qui était allé jusqu’au sommeil profond.


Les participants ont décrit le contenu mental de leur moment 𝘌𝘶𝘳𝘦𝘬𝘢 comme « flottant, involontaire, spontané, perceptif, bizarre. »


L’enregistrement de leur activité cérébrale a montré dans le groupe hypnagogique un changement au niveau de réseaux liés à la génération d’idées et à leur évaluation.

Ce 𝘤𝘳𝘦𝘢𝘵𝘪𝘷𝘦 𝘴𝘸𝘦𝘦𝘵 𝘴𝘱𝘰𝘵 a même une signature particulière en EEG (niveau moyen d’ondes alpha et niveau faible d’ondes delta).


Les subtilités et les limites de cette étude, et le boulevard de questions fascinantes ouvertes par ces résultats sont à lire ici .


Ce 𝘤𝘳𝘦𝘢𝘵𝘪𝘷𝘦 𝘴𝘸𝘦𝘦𝘵 𝘴𝘱𝘰𝘵 étant identifié, ne restait plus qu’à l’exploiter - comme d’autres 𝘴𝘸𝘦𝘦𝘵 𝘴𝘱𝘰𝘵s dans l’histoire de l’humanité.

Ce qui fut fait.

Par le MIT - comme souvent dans l’histoire technologique récente.

Un wearable device axé sur la créativité est donc né.


Le principe : des capteurs placés à l’extrémité des doigts détectent l’entrée dans la zone idéale de créativité (le sommeil hypnagogique) ce qui déclenche une phrase pré-enregistrée selon votre souhait. À chacun ses moyens et ses envies pour invoquer ses muses créatrices.


Les muses étaient les filles de Mnémosyne (la mémoire) et de Zeus, ou même directement d’Ouranos (dieu du ciel) et de Gaia (déesse Terre). Au départ, elles formaient un choeur unique présidant à la musique et à la poésie. C'est Hésiode, dans sa Théogonie, qui leur a ensuite attribué un domaine réservée à chacune. Quels liens avec l’hypnose - au-delà de ceux que vous avez déjà pu faire ? Un domaine d’exploration fabuleux : l’hypnose onirique. Qui mérite bien un post à lui tout seul (en préparation). En attendant, voici une fabuleuse conférence sur le sujet (comme à chaque fois dans l’histoire de ce cycle de conférence en « Hypnologie » ).


Il y aurait donc un intervalle de génie capable de laisser des traces plus ou moins heureuses dans la grande Histoire. D’autres moments entourant le sommeil peuvent aussi laisser des marques plus ou moins heureuses dans la 𝘱𝘦𝘵𝘪𝘵𝘦 histoire de chacun : ~ des hallucinations ( 𝘩𝘢𝘭𝘭𝘶𝘤𝘪𝘯𝘢𝘵𝘪𝘰 : égarement) hypnagogiques ( 𝘶𝘱𝘯𝘰𝘴 : sommeil et 𝘢𝘨𝘰 : mener ) qui mènent à la phase d’endormissement, ~ des hallucinations hypnopompiques ( 𝘱𝘰𝘮𝘱𝘦̂ : escorte ) qui accompagnent le réveil. Les sensations ne sont pas toujours des plus créatives ni des plus agréables, comme celles de voir ou entendre un monstre dans la pièce, ou sentir et voir une présence menaçante vous caresser le bras, par exemple. 𝘌𝘶𝘳𝘦𝘬𝘢 des pré-rêveurs ou des pro-terreurs : aventure scientifique et affaire humaine à suivre. Certains rêvent de malheur et de domination, de remplacer grandement par la voie politique ou par la voie militaire. Certains rêvent déjà de contrôler les rêves, les leurs et/ou ceux des autres. Si ces certains sont les mêmes que les premiers, il n’est pas certain que tout ça finisse bien. Edison est aussi le concepteur de la chaise électrique. Derrière toute action, y compris celles inspirées par les rêves, c’est toujours l’intention qui compte. 𝘏𝘢𝘭𝘭𝘶𝘤𝘪𝘯𝘢𝘵𝘪𝘰 : erreur, égarement. 𝐿’𝑢𝑛𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑑𝑖𝑓𝑓𝑒́𝑟𝑒𝑛𝑐𝑒 𝑒𝑛𝑡𝑟𝑒 𝑢𝑛 𝑓𝑜𝑢 𝑒𝑡 𝑚𝑜𝑖, 𝑐’𝑒𝑠𝑡 𝑞𝑢𝑒 𝑚𝑜𝑖 𝑗𝑒 𝑛𝑒 𝑠𝑢𝑖𝑠 𝑝𝑎𝑠 𝑓𝑜𝑢. 𝑺𝒂𝒍𝒗𝒂𝒅𝒐𝒓 𝑫𝒂𝒍𝒊́




 
 
 

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